Tester la pollution du sol
L’agriculture urbaine conduit fréquemment ses adeptes à se lancer dans la culture d’espaces reconvertis. Bords de trottoirs, pieds d’arbres urbains, friches industrielles… Tous les sols ne sont pas immédiatement prêts à être cultivés. C’est pourquoi, si vous avez l’intention de consommer vos récoltes, vous devriez avant tout faire tester la pollution de votre petit coin de potager.
Quelles sont les informations importantes pour bien connaître son sol? Vous pouvez commencer par…
- sa texture: argileuse, limoneuse, sableuse, voire un mélange de tout? Cela affecte sa capacité à stocker l’eau, à se réchauffer, ou encore à accueillir des semis.
- sa chimie, et plus particulièrement son pH: le mieux serait qu’il soit neutre, afin de pouvoir cultiver une plus grande diversité de plantes.
Le site TousAuPotager propose des méthodologies très simples – dont un test au vinaigre pour le pH – afin de diagnostiquer votre sol. Quels que soient les résultats du test, rassurez-vous: à moins qu’une pollution lourde ne soit détectée, il n’y a pas de « mauvais sol » de culture. Il vous suffira de le rééquilibrer à force d’engrais verts, paillis, apports d’autres sols, et autres manipulations.
Il est maintenant temps de vous inquiéter des pollutions éventuellement présentes dans votre sol. En ville, les métaux lourds sont malheureusement très fréquents. Pour vous assurer que vos fruits et légumes seront propres à la consommation, vous pouvez adresser un échantillon de sol à un laboratoire proche de chez vous, tels que Capinov, et obtenir un diagnostic pour un coût moyen de 130€.
Préparer le sol
Maintenant que vous savez que votre sol peut être cultivé, reste à le préparer. Si vous vous intéressez à la permaculture, vous savez qu’il faut préserver la vie étagée du sol. Préférez donc les outils qui aèrent le sol au lieu de le retourner: au revoir bêche, bonjour grelinette!
Enfin, reste à fertiliser le sol. Votre première idée serait peut-être d’apporter un engrais. Riches en azote, ceux-ci donnent un « coup de fouet » au sol, qui perturbe la vie animale sans nourrir la flore sur le long terme. Mieux vaut miser sur une fertilisation lente et naturelle, via un apport mesuré de « thé de compost », de fumier; ou encore de BRF et de cultures fertilisantes.
Le Bois Raméal Fragmenté BRF
Sol testé et préparé, semis levés? Pas si vite! Avant de vous lancer dans des activités de plantation, vous avez tout intérêt à préparer votre sol et le rendre plus fertile en favorisant le bon développement de vie dans votre sol.
Pour cela, la technique du Bois Raméal Fragmenté (BRF) est l’une des plus connues et des plus efficaces. Techniquement, il s’agit d’apporter au sol des rameaux et pousses de feuillus, typiquement issus des tailles de haies et autres élagages. Vous pouvez utiliser vos propres déchets, ou vous en fournir auprès de vendeurs bio reconnus, tels que Fibre Verte.
L’apport de BRF favorise l’installation progressive dans les sols d’une importante vie animale bénéfique, dont les plus visibles sont les vers de terre. Par son activité et par ses déjections, cette vie animale va fabriquer l’équivalent d’un fumier – avec un avantage majeur! Comme le souligne le blog Terre Vivante, le BRF permet de stocker l’azote et autres nutriments essentiels dans l’humus. La plante va ainsi pouvoir y puiser selon ses besoins. Il n’y a donc pas de gavage de la plante ou du sol, mais une alimentation progressive et sans intrants.
Vous trouverez ici un article très complet du blog d’experts Agriculture de Conservation, qui répertorie les bonnes pratiques de l’ensemble des agricultures alternatives. Il recommande notamment d’associer le BRF aux légumineuses pour fertiliser le sol.
Pour un retour d’expérience éclairé, consultez sur son blog le témoignage de Gilles Dubus, un jardinier amateur et pédagogue qui a testé la culture sur BRF dans son jardin.
Retrouvez également une méthode détaillée pour mettre en place la technique du BRF dans la vidéo ci-dessous:
Les cultures fertilisantes
En association au bois réal fragmenté ou non, mélangées ou toutes seules, plusieurs plantes ont la particularité d’enrichir leur sol de culture. On les appelle les engrais verts: phacélie, trèfle, luzerne, moutarde, lupin blanc… Ces plantes des champs, à croissance rapide, sont semées, fauchées, puis intégrées aux couches superficielles du sol. En s’y décomposant, elles l’enrichissent de l’azote, du phosphore, et du potassium qu’elles ont fixées. Elles le protègent aussi de l’érosion, grâce à un effet paillis.
Vivaces et à croissance rapide, les engrais verts poussent facilement. La Ferme de Sainte-Marthe propose d’excellents mélanges bio, prêts à semer!
Vous avez des infos sur ce sujet?